Relance de l’industrie nationale:Les grands axes de la nouvelle politique

Publié le par ouada yazid


  | © Photo : H. Lyes
 

L’urgence de rebâtir l’industrie nationale est une chose convenue, mais l’aboutissement du projet demeure tributaire de la performance du gouvernement, jugée souvent insatisfaisante. Les auteurs du projet de relance industrielle sonnent le tocsin.

Cherif Rahmani vient de boucler une épreuve. Son projet de relance industrielle a été soumis à l’appréciation du Premier ministre pour qu’il soit débattu lors de la prochaine tripartite prévue en septembre prochain. La copie du ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement développe une «nouvelle vision» du devenir de l’industrie nationale, «portée par des objectifs et des politiques de mise en œuvre». Des universitaires, des organisations patronales, des groupes de réflexion et des experts ont contribué à cet ultime plan de sauvetage de l’industrie nationale. L’urgence de rebâtir l’industrie nationale est une chose convenue, mais l’aboutissement du projet demeure tributaire de la performance du gouvernement, jugée souvent insatisfaisante. Les auteurs du projet de relance industrielle sonnent le tocsin.

«La croissance industrielle peine à trouver ses marques. Elle a été en moyenne de 3,6% durant les cinq dernières années», lit-on dans un résumé de la nouvelle politique industrielle, dont nous nous sommes procurés une copie. S’il est vrai qu’il y a de bonnes intentions dans cette œuvre de voir l’appareil productif national vrombir à nouveau, le gouvernement sera confronté à l’enjeu de convaincre par les actes et les résultats. L’urgence n’attribue aucun droit dé répit. L’investissement national se limite depuis plusieurs années déjà au seul secteur des hydrocarbures ainsi qu’à la commande publique. Le document de Cherif Rahmani considère à juste titre que «cette tendance à l’affaiblissement du poids des entreprises dans l’acte d’investir est problématique pour le site industriel algérien». L’innovation dans l’industrie reste également le parent pauvre, une situation qui, estiment les experts, «crée de grandes incertitudes sur le futur proche de l’économie nationale». La nécessité d’une vision est d’un référentiel est le maître mot de la nouvelle politique de Cherif Rahmani.


Le mode d’emploi de cette nouvelle ambition industrielle sera axé à la fois sur «le développement de filières traditionnelles dans une double logique d’import substitution et d’intégration industrielle», mais aussi sur «une insertion active de l’activité industrielle dans les tendances structurantes à l’œuvre dans l’industrie mondiale», lit-on dans le projet de nouvelle politique industrielle. Cette stratégie devrait s’articuler autour de cinq objectifs : «Un taux de croissance de l’industrie manufacturière à deux chiffres, la réduction de notre propension actuelle à l’importation, la croissance des exportations hors hydrocarbures, la diffusion de l’industrie dans les territoires pour concrétiser le principe de l’équilibre territorial, atteindre une plus grande maîtrise du développement technologique.»


Cinq enjeux…


L’entrain est ainsi renouvelé autour de ces cinq principaux défis. Telle qu’elle est conçue, cette vision sera portée par deux principaux agents économiques que son l’entreprise en tant que force de production et l’Etat en tant que «stratège et régulateur». Reste que cet exercice doit être justifié par les actes et la manière par laquelle il faudra s’y prendre. Trois orientations majeures ont été retenues pour la mise en œuvre de cette nouvelle politique industrielle. La première consiste à «structurer l’industrie nationale autour de sept  piliers puissants». Le premier étant la construction des filières où l’Algérie doit être, à des degrés divers, présente.


En outre, les auteurs de la nouvelle approche industrielle ont retenu le principe selon lequel l’investissement industriel constituera une priorité et sera porté par «les appels à projets dans une vingtaine de filières». «Les capacités d’import substitution seront accrues par le développement de la production nationale» suivant la formule d’appel à partenariat. Autres piliers sur lesquels se fonde l’industrie nationale ; «l’élargissement de la base d’exportation», «l’appui public à la constitution de groupes leaders publics et privés», «l’appui à la modernisation des PME» et «la promotion des relations entre les territoires». La seconde orientation qui a été retenue dans ce projet de relance industrielle tend à créer un environnement incitatif à l’investissement et à l’entreprenariat. Cela passe par la mise sur pied de parcs industriels et logistiques attractifs, le développement du partenariat et le savoir-faire ainsi que par l’amélioration du climat d’affaires.


L’autre moteur qui devrait propulser la machine industrielle est l’innovation, rapporte le document concocté dans les cuisines de Cherif Rahmani. Il vient de donner le ton de ce qui se tramera sur le futur site industriel national. Ce cocktail de ces différents ingrédients devrait matérialiser sur le terrain les espoirs d’une réelle relance industrielle. Tout l’enjeu va constituer maintenant à réunir les conditions favorables permettant aux entreprises d’investir, à créer des emplois et des richesses hors hydrocarbures.    

Ali Titouche

 

http://www.elwatan.com/economie/les-grands-axes-de-la-nouvelle-politique-24-08-2013-225608_111.php

Publié dans Industrie et PME

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