Le FMI salue les performances économiques de l'Algérie mais appelle à une diversification de l'économie

Publié le par ouada yazid

[Aps 26/1/11] WASHINGTON-

 

Le Conseil d'administration du FMI a salué les performances économiques de l'Algérie, mais considère que le pays reste confronté à d'importants défis dont la diversification de son économie. ''Le conseil d'administration du FMI se félicite des bonnes performances économiques de l'Algérie, soutenues par des politiques budgétaires et monétaires prudentes des autorités'', note le rapport sur l'Algérie, publié mercredi, portant sur les conclusions élaborées dans le cadre de l'article IV des statuts du Fonds au titre de l'année 2010.


La stabilisation du secteur des hydrocarbures et les performances dynamiques réalisées par les secteurs liés au programme d'investissements publics devrait conduire à une croissance globale de plus de 3 pc en 2010 et en 2011. Apres s'être détérioré en 2009, ''l'excédent du compte courant s'est amélioré d'une manière significative en 2010 en raison de l'augmentation des recettes des hydrocarbures qui a conduit à une augmentation des réserves de change'', note l'institution de Bretton-Woods.

 

''La gestion macroéconomique prudente au cours des dix dernières années a également permis la constitution d'importantes réserves extérieures et d'épargnes budgétaires versées dans le Fonds de régulation des recettes, tout en maintenant un très faible niveau de la dette.'' Cependant, ajoute le FMI, malgré l'évolution favorable, ''l'Algérie est confrontée à d'importants défis relatifs à la préservation de la stabilité macroéconomique, la restauration de la prudence budgétaire et la diversification de l'économie''.

 

Dans ce sens, ajoute-t-il, ''un programme de réformes structurelles plus affirmées devrait permettre d'améliorer le climat des affaires, de stimuler les investissements privés et de créer les opportunités d'emplois'', considérant que la réduction du chômage, surtout parmi les jeunes, demeure un ''besoin urgent''. Selon le FMI, la modernisation et le renforcement du secteur financier seraient essentiels pour soutenir l'investissement privé.

 

Les administrateurs soulignent, en outre, que ''la politique budgétaire expansionniste de ces dernières années doit être contenue sur le moyen terme afin de protéger la capacité de résistance de l'Algérie contre d'éventuels chocs négatifs et prolongés des revenus des hydrocarbures''.

 

Sur le plan budgétaire, le conseil d'administration s'est également félicité de l'engagement des autorités algériennes de l'examen du texte de loi sur le

règlement budgétaire à partir de 2011, comme mécanisme de contrôle à posteriori de l'exécution du budget. ''La poursuite de la réforme budgétaire est nécessaire pour l'accroissement des recettes hors hydrocarbures et la maîtrise des dépenses publiques, dont notamment une plus grande maîtrise de la masse salariale du secteur public, un meilleur ciblage des transferts et des subventions, et la priorisation des projets d'investissements publics'', indique le FMI.

Dans ce sens, le conseil d'administration a salué les efforts entrepris par les autorités algériennes ''pour améliorer la qualité et l'efficacité des dépenses publiques et pour poursuivre les réformes du système budgétaire''. Par ailleurs, le FMI a félicité la Banque d'Algérie pour avoir ''réussi à contenir les pressions inflationnistes en dépit des excès de liquidités, des revenus pétroliers élevés et des dépenses publiques importantes''. Dans ce sens, il a encouragé les autorités à resserrer la politique monétaire dans le cas où ces pressions inflationnistes venaient à augmenter.

 

Les membres du conseil d'administration du FMI ont noté que le régime de change actuel a servi l'Algérie et ont apprécié favorablement la politique suivie par l'autorité monétaire pour un maintien du taux de change effectif proche d'un niveau équilibré compatible avec la stabilité externe.

 

Pour le FMI contenir les dépenses publiques contribuerait à réduire les pressions à l'appréciation de change réels et les effets potentiels du ''syndrome

hollandais'' (NDLR: le syndrome hollandais, qui touche principalement les pays pétroliers, est un phénomène de surévaluation du taux de change liée à une entrée massive de devises).

 

En outre, ''une mise en oeuvre plus vigoureuse des réformes structurelles sera cruciale à la diversification de l'économie, l'amélioration du climat des

affaires et la compétitivité ainsi que la stimulation de la croissance et de l'emploi'', estime le FMI. Se félicitant des efforts des autorités pour améliorer le secteur des infrastructures, le Fonds souligne que ''des mesures plus énergiques seront nécessaires pour améliorer le climat d'investissement.''

 

A ce propos, il estime que les nouvelles règles sur les investissements directs pourraient décourager les investisseurs étrangers et entraver la croissance. Sur le plan de la réforme du secteur financier, le FMI souligne que si une baisse des crédits non performants a été enregistrée récemment, des efforts sont encore nécessaires pour réduire le niveau élevé de cette catégorie de prêts dans les banques publiques

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