Temmar présente son ouvrage sur la Transition de l’économie émergente à l’INSP : Le défi du développement de l’Algérie dans la durée

Le pays se doit de fixer des objectifs et des disciplines de développement économique et pour assurer les bases du progrès, notre économie doit se doter d’une puissance industrielle et soutenir la recherche scientifique et les technologies, tout en mettant en place des institutions démocratiques, c’est en résumé une des réponse qu’apporte M. Hamid Temmar, ministre de la Prospective et des Statistiques, et qu’il a exprimé à l’occasion de la présentation de son livre, jeudi à l’INSP de Ben Aknoun.

Devant un auditoire composé d'étudiants et d'enseignants universitaires, loin des débats inutiles, il a présenté un exposé sur son livre traitant de l'économie émergente qu'il a commencé à écrire dans les années 1980, s’inspirant des expériences développées ailleurs et dignes à faire école. Des expériences qui préfigurent peut-être celle que l’Algérie est appelée à connaître, non pas parce qu’elles sont applicables à l’Algérie, mais entièrement fondées sur les idées et principes ayant prévalues ces dernières années dans les économies modernes, nées des bouleversements qu’a connus le monde à partir de la fin des années 1980 et l’avènement depuis cette date de la mondialisation. Dans un style incisif et direct, l’ouvrage évoque et résume les grandes étapes de l’évolution de notre économie depuis l’indépendance à nos jours. Aussi, et durant 2 heures d'affilée, le professeur Temmar a disserté sur son ouvrage, intitulé Transition de l'économie émergente : références théoriques, stratégies et politiques. Souvenirs et personnels se mêlent au récit de son expérience gouvernementale et de sa carrière d’économiste, cet ouvrage se veut, selon le souhait de l’auteur, une référence précieuse pour apprécier, sur la durée, l’importance des enjeux auxquels notre pays est confronté. Il a également abordé un certain nombre de questions qui ont nourri sa réflexion et inspirer sa vision des problèmes économiques nationaux et internationaux, notamment dans le cadre de ses fonctions au sein des organisations onusiennes, tout en prenant en considération les remarques et observations d’autres experts nationaux, chacun dans le domaine qui le concerne, sans manquer de leur présenter ces remerciements. Dans son livre, l'auteur dit avoir fait le diagnostic de l'économie nationale qui n'arrive toujours pas à décoller, en dépit des efforts colossaux déployés, particulièrement ces dernières années.

Le conférencier a déploré l'absence d'institutions favorisant l'investissement et la présence d'une multitude d'administrations dans une opération économique. Tout en dénonçant la logique de développement du pays dans le passé, il a mis l’accent sur la nécessité de rétablir les principes libéraux et à apporter des solutions économiques adaptées aux exigences de notre pays. Il a souligné la nécessité d’adopter des techniques et des institutions modernes dans un cadre démocratique. L’euphorie du socialisme comme modèle de développement n’aura qu’un temps, a-t-il soutenu, soulignant que tous les pays l’ayant adopté ont été plongés dans le désarroi et leurs économies ruinées et prises dans un cercle vicieux, pour  ne s’en remettre lentement qu’à partir des années 1990 par une nouvelle économie, qui leur a permis pour certains d’atteindre le rang d’économies émergentes aujourd’hui. Dans le cas de l’Algérie, Temmar se demande pourquoi les solutions préconisées n’ont pas fonctionné et comment faire pour s’en sortir et hisser le pays aux premiers rangs des économies émergentes ? Il avance notamment que la stratégie de mise à niveau des entreprises publiques, œuvre à redynamiser le secteur économique et le rendre plus compétitif et concurrentiel. L'innovation économique, le changement du comportement social qu'implique le changement d'une économie, la nécessité d'accompagner les nouvelles mesures par la formation des cadres et des experts économiques, sont les autres sous-thèmes traités dans son ouvrage. «L’histoire économique a amplement démontré que l’acquisition commerciale de la technologie sous la forme d’usine ou de produit ‘‘clés en main’’, à partir duquel on tente d’assurer un transfert de technologie afin de mettre en œuvre un processus de développement technologique endogène, s’est révélé être un processus long, renforçant paradoxalement le phénomène de dépendance technologique sans garantie pour l’avenir», a-t-il expliqué.

Il a ajouté : «De fait, la maîtrise technologique n’est ni instantanée, ni automatique, même si, par ailleurs, la technologie est bien transférée. La maîtrise technologique requiert que tout le processus, en amont et en aval, soit entièrement maîtrisé». M. Temmar a indiqué que dans la perspective d’une généralisation du phénomène de progrès économique et d’un processus industriel «vertueux», il est économiquement nécessaire et pratiquement inévitable d’avoir recours à l’IDE» (Investissement direct étranger). Selon M. Temmar, la mondialisation est «un phénomène économique multidimensionnel complexe qui affecte les flux et la structure des échanges commerciaux.
Farid B.