M. Mohamed Seghir Babès, président du CNES : “La diversification de notre économie doit être fondée sur le tissu de la PME/PMI”

Publié le par ouada yazid

 Ph : Nesrine
 

Les recommandations  liées aux dossiers des salaires, de l’informel, des prix, de l’inflation et du  pouvoir d’achat seront transmises au Président de la République à la veille de Ramadhan.

“Nous nous sommes entendus, CNES et UGTA, pour ouvrir le dossier des prix, de l’inflation, de l’informel, des salaires, du pouvoir d’achat, et nous sommes en train de finaliser un document dans ce sens.» Le président du Conseil national économique et social (CNES), qui était hier l’invité du forum organisé par le quotidien Liberté, a affirmé que plusieurs réunions ont été tenues à cet effet entre les deux parties et que des groupes de travail  spécialisés et spécifiques ont été constitués autour de grandes questions économiques appelées à être consignées dans un mémorandum incluant des propositions et recommandations qui seront remises au Président de la République. «Nous espérons que ce dossier sera prêt à la veille du Ramadhan», a déclaré M. Mohammed Seghir Babès. Se prêtant à un débat franc et direct sur les grands axes de l’économie nationale, l’invité du jour a souligné le fait que «nous sommes, pour l’essentiel, un pays mono-rentier», et que «la substance de notre économie est adossée aux capacités dégagées de l’exploitation de la mono-rente pour alimenter notre budget d’équipement, de fonctionnement, et organiser notre capacité à réaliser la redistribution, les transferts sociaux et pour voir les besoins sociaux de la population». C’est dire, a indiqué le président du CNES, que «c’est une grande problématique que de dépendre uniquement d’une mono-ressource». Il est vrai que c’est «une bénédiction, notamment par les temps qui courent, mais faut-il organiser l’exploitation de notre économie autour de cette chance de disposer de ressources pétrolière et gazière pour monter en cadence sur les autres créneaux qui portent l’économie réelle». A ce propos, «il faudra faire en sorte que notre économie soit fondée sur la science et le savoir et diversification des ressources en prenant appui sur le tissu de la PME/PMI, car nulle part au monde il ya possibilité ou capacité de rencontrer les conditions d’une croissance économique soutenue, élargie, créatrice de richesses et d’emplois en dehors de le PME», soutient M. Babès. Etayant ses propos, il affirme  que «90 à 92% des emplois crées à travers le monde sont issus de la PME/PME». «C’est vous dire les écarts qui nous séparent de cette exigence», a-t-il déploré. Le CNES qui a engagé une réflexion dans ce sens sur proposition du Chef de l’Etat a ouvert un dossier à ce sujet avec un certain nombre d’orientations et de recommandations qui vont dans ce sens. Dans le même ordre d’idées, il affirme que «l’engagement du pays dans la réalisation de grandes infrastructures de base durant cette dernière décennie a permis un rattrapage remarquable et historique». Aussi, faudra-t-il définir de nouvelles stratégies pour entamer la relance de l’économie nationale, a-t-il suggéré. «Nous suggérions, sur la base d’une large concertation, une réflexion partagée avec l’ensemble du tissu connaissant en Algérie, universitaires et chercheurs, d’élargir le cercle du dialogue national» autour des questions économiques, car «toutes décisions à caractère stratégique, d’une portée décisive doivent faire l’objet de concertation avec les instances représentatives (patronat, syndicat, populations)». C’est vrai qu’il existe un cadre institutionnel ad-hoc pour accueillir cette capacité de concertation, à savoir le pacte économique et social, mais ce dernier est «décliné à minima». Plus précis, le président du CNES estime qu’il faudra impliquer l’ensemble des partenaires dans les domaines de la formation professionnelle, l’éducation, l’enseignement supérieur, ainsi que d’autres secteurs concernés. «Il devrait y avoir, autour de ces éléments clés et décisifs pour l’avenir du pays, une plus large capacité d’impliquer les acteurs dans les débats à même de sortir avec un outil et une plate-forme à la décision». Abordant la problématique de l’informel, il dit qu’il constitue «l’une des plaies majeures qui affectent l’économie nationale». Selon M. Babès, «on ne peut agir administrativement» pour enrayer ce phénomène qu’il y a plutôt lieu d’accompagner avec des mesures spécifiques. En fait, «il faut amener l’informel à intégrer l’économie réelle».     


D. Akila

Publié dans Industrie et PME

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article