Centre Echaâb des études stratégiques : Conférence sur la société civile et les ONG

Publié le par ouada yazid

Ph.T.Rouabah
Le centre Echaâb des études stratégiques a organisé, hier, une conférence sur le thème « La société civile et les organisations non gouvernementales », animée par le professeur Mohamed Amir, membre de la commission de lutte contre la ségrégation raciale relevant de l’Organisation des Nations unies.
 
 
Le centre Echaâb des études stratégiques a organisé, hier, une conférence sur le thème « La société civile et les organisations non gouvernementales », animée par le professeur Mohamed Amir, membre de la commission de lutte contre la ségrégation raciale relevant de l’Organisation des Nations unies.

Le conférencier s’est d’abord, attelé à donner une définition générale de la société civile qui est un domaine de la vie sociale, organisé, volontairement et représentant la citoyenneté du pays. Une ONG est une personne morale qui bien que n’étant pas un gouvernement, intervient dans le champ national ou international.
 
La société civile ne vit pas en autarcie, repliée sur elle-même. C’est un rouage indispensable qui agit à l’intérieur de l’Etat qui la protège, en fonction de règles et de normes établies.

Elle est un attribut de ce XXIe siècle naissant et ne peut être qu’apolitique, selon le point de vue de l’orateur, autrement dit, éloignée des chapelles partisanes et des luttes pour l’accaparement du pouvoir. Il y a de nombreux problèmes qui ne peuvent être gérés que par la société civile dont l’action au service de la défense et la promotion des droits de l’homme, constitue son cheval de bataille, voire sa raison d’être.

Le conférencier plaide en quelque sorte, pour une implication structurelle entre les missions de la société civile et des ONG et la consolidation des droits de l’homme. C’est le défi qu’elles se doivent de relever et de remporter. C’est en somme, un combat au long cours pour la reconnaissance de l’autre, de sa culture, de ses croyances et de son droit inaliénable à une existence paisible et digne.

L’orateur relève que le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui est dangereux, parsemé de conflits, menacé par des hégémonismes et des formes de domination sournoises. Priver une personne de la liberté de circuler est une espèce d’agression douce, mais perfide. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de combattre autrui selon des méthodes classiques. Les guerres sont devenues transnationales, scientifiques, savantes. La bureaucratie érigée en moyen de dissuasion massive,  empêche les citoyens du monde de circuler librement. C’est une guerre incolore et inodore. Les périls qui pèsent sur la paix sont sans fin, constate le conférencier. Il évoque une situation de déplacements forcés de populations due aux guerres, où les minorités qui apparaissent du fait de l’éclatement ou de l’effondrement de certains Etats, ne disposent pas encore de la protection nécessaire pour ce qui concerne leur reconnaissance. Il y a actuellement, près de 50 millions de personnes déplacées à travers le monde,  vivant les affres de l’exclusion, du déni de droit. Cette situation est source de tensions, de conflits et d’affrontements.

Le déni flagrant de droit est notamment perceptible, s’agissant des deux peuples sahraoui et palestinien, privés de leur terre et dépouillés de leurs droits imprescriptibles en dépit de la résolution 1514 de l’ONU.

L’orateur constate avec déception que le droit humain qui est un pilier de l’ONU, est de verre, sans consistance, fragilisé par ce qu’il appelle, la Realpolitik qui ne le considère pas comme une priorité. Ce droit est en situation d’errance. C’est pourquoi les défenseurs des droits de l’homme sont tenus d’interpeller les organisations internationales pour agir de telle manière à ce qu’il ne soit pas un élément décoratif, mais ajoute le conférencier, il est propre à la nature humaine et par conséquent, il doit être défendu.

Les droits de l’homme sont un enjeu capital en notre époque et le développement des ONG qui constituent désormais un fait marquant partout à travers le monde, sont tenus de contribuer à leur plein épanouissement. Cela étant M. Mohamed Amir s’attarde sur un élément important qui touche à la nécessité pour les sociétés civiles et les ONG d’intégrer la notion de patrie et de patriotisme dans leur combat pour la dignité humaine. C’est un leitmotiv sur lequel l’orateur s’est arrêté, car il ne s’agit pas de travailler pour les besoins d’une Realpolitik, pour des intérêts restreints, qui ne peuvent tracer une voie royale,  qu’à l’intolérance, au rejet d’autrui, à la haine.

L’islamophobie est une conséquence d’un discours de la haine qui est aux yeux de l’orateur un crime contre l’humanité,  passible de sanctions pénales.

Un débat fort instructif s’est déroulé à l’issue de cette conférence qui a attiré incontestablement l’attention du public qui n’a pas manqué de relever l’action pernicieuse de certaines ONG qui, sous divers artifices et prétextes sont nuisibles. C’est un constat qu’approuve le conférencier dans la mesure où il observe qu’en effet, des ONG bénéficient du soutien financier, pour orchestrer des actions non dénuées de visées occultes. Cette remarque a fait l’unanimité au sein de l’assistance. Cela étant, il convient de reconnaître d’une façon générale, que les ONG ont un rôle capital à jouer dans la protection des droits de l’homme, surtout quand elles agissent en étroite collaboration avec l’Etat.

En définitive, l’orateur n’a de cesse de marteler que l’amour de la patrie est un paramètre déterminant. Il permet d’atténuer les haines, d’apaiser les esprits et de passer à l’essentiel en veillant à s’accrocher aux locomotives de la science, du savoir et de la connaissance.

Il faut libérer les esprits et c’est une des missions de la société civile.                                                                                                             
M. Bouraïb
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